Début de campagne de Playoffs compliqué pour Cleveland. En face, les surprenants Pacers mettent en avant leur folle envie de gagner sans rien n’avoir à perdre. Un juste milieu qui a notamment fait mouche lors du Game 1. Bien que James ait ramené les siens à égalité, le doute plane toujours au dessus de l’Ohio quant à l’avenir de sa franchise et surtout de son icône. 

A la suite du Game 1 perdu par son équipe, Tyronn Lue avait demandé à LeBron James une plus grande agressivité et ce dès le début de la rencontre. Le Game 2 se terminera avec 46 points à 71% de réussite aux tirs, 12 rebonds et 5 passes pour James…  Le reste de l’effectif se partage les 54 autres points. Malgré un match maîtrisé pendant 48 minutes au score, les Cavs sont passés près d’une remontée de 18 points par Indiana. On en vient à se demander comment LeBron James peut contribuer aux siens d’une encore meilleure façon que celle-ci ?

La question effraie tandis que le King joue sa 15e saison NBA comme s’il avait encore 25 ans. Mais jusqu’à preuve du contraire, LeBron James est un humain qui vieillit, avec les contraintes que cela impose au corps. Si un coach resté anonyme, au micro de Bleacher Report, utilise la métaphore du plein d’essence pour parler de l’énergie consommée par James, en précisant qu’il porte Cleveland sur son dos, nous sommes là pour nous demander à quel trait se trouve sa jauge de carburant. Lors de son retour, le quadruple MVP souhaitait profiter des talents des autres pour une deuxième partie de carrière plus reposante sans négliger son impact sur le jeu pour autant.

Mais on se retrouve aujourd’hui avec Kyrie Irving parti après sa demande de transfert à Boston, son remplaçant Isaiah Thomas déjà reparti vers d’autres horizons et une équipe remaniée dans sa quasi-entièreté. Kevin Love ou encore JR Smith sont toujours de la partie mais la jeunesse arrivée lors de la dernière trade deadline est à former. Jouer à côté de LeBron, c’est une autre façon d’appréhender un match. L’alchimie doit prendre et les exemples de trades deadlines vraiment réussies se font rares dans l’histoire NBA : notons Rasheed Wallace en 2004 avec Detroit ou encore Clyde Drexler chez les Rockets en 1995.

« Les Cavs n’avaient pas le choix. Mais faire des changements particulièrement importants à la deadline sont difficiles à gérer pour n’importe quelle équipe. »

« Les jeunes talents ne prennent pas forcément lors des Playoffs. Même si vous tradez des vétérans, vous ne pouvez pas savoir si l’alchimie va prendre. » Un coach de conférence Ouest resté anonyme à Bleacher Report.

Malgré un bilan de 19 victoires pour 10 défaites avec le nouvel effectif, on a beaucoup douté de l’alchimie du côté de Cleveland. Un troisième coach, toujours anonyme, insiste sur l’effet LeBron : les jeunes veulent tous se vendre au King, car lui plaire, c’est s’assurer une place dans le roster. Si cette mention nous rappelle que James a plus d’impact sur ses coéquipiers que ne peut en avoir le coach, Lue, elle nous montre surtout que la pression est plus grande pour ces joueurs qui ne peuvent alors pas toujours exploiter leurs talents comme bon leur semble. Non pas que LeBron soit un obstacle comme le pensait Irving avant son trade, mais sa satisfaction est à un niveau tellement élevé que cela peut bloquer la jeunesse qui ne veut qu’apprendre des plus grands.

Même s’il n’est pas à exclure que James pourra jouer à ce niveau jusqu’en potentielle Finale NBA, la question de son avenir est telle l’épée de Damoclès dans le ciel de Cleveland. Avant de se pencher sur la Free Agency 2018 dont fera partie LeBron James, il faut sortir la tête le plus haut possible de ces Playoffs, en battant d’abord les tenaces Pacers. A 33 ans, il n’a plus rien à prouver mais LeBron James aimerait bien ajouter un quatrième titre NBA dans sa galerie des trophées, un deuxième pour sa ville natale.

Source : Bleacher Report

Pierre Bénéteau

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