Nous en parlions il y a deux jours, Becky Hammon va rencontrer les dirigeants des Bucks pour candidater au poste de head coach, ce qui en ferait la première femme à ce poste en NBA. L’occasion pour la First Team de faire un petit focus sur la carrière (déjà bien remplie) d’une joueuse star, coach en devenir.

Becky Hammon était programmée pour le haut niveau. Elle entre à 14 ans à la Stevens High School et est élue trois ans plus tard « Miss Basketball du Dakota du Sud ». Elle passe par les Rams du Colorado, qu’elle emmènera en playoffs de NCAA, dont elle ressort avec un nombre impressionnant de records : plus grand nombre de points marqués par une joueuse, plus grand nombre de points par match, plus grand nombre de trois points, d’interceptions … Inutile de préciser que son numéro 25 y a été retiré.

Après cette impressionnante carrière universitaire, elle ne sera pas draftée, mais signe en tant qu’agent libre en 1999 au Liberty de New-York. Débuts en WNBA, mais rien d’exclusif. En effet, comme beaucoup de joueuses, Hammon joue entre mai et septembre en WNBA, et le reste de l’année en Europe ou en ligue mineure américaine (NWBL). C’est ainsi qu’elle jouera en Russie et en Espagne.

En sept saisons à New-York (1999-2006), Becky participera à trois finales WNBA, cinq playoffs, trois All-Stars. Au Liberty, elle aura gagné trois fois la Conférence Est, et deviendra capitaine à partir de 2004. Mais jamais elle ne remportera le graal, butant toujours en finale. Cependant, elle partage sa saison avec des équipes de ligue mineure, comme le Chill du Colorado, avec qui elle gagne la NWBL deux fois (2005, 2006).

Puis vint le grand tournant de sa carrière : San Antonio. En 2007, elle est tradée du Liberty vers les Silver Stars de San Antonio, où elle acquerra son surnom : Big Shot Becky (voir les nombreux buzzer-beaters dans la vidéo ci-dessus). Encore une fois, elle atteint les finales WNBA en 2008, mais ne remportera jamais ce trophée. En revanche, elle marquera dans le même temps le CSKA Moscou en Euroligue, avec plusieurs All-Star Games. A titre personnel, Becky Hammon a été élue au top 15 All-Time de WNBA, sept fois au All-Star Game de la WNBA, une fois All-WNBA First Team et deux fois Second Team. Son maillot a également été retiré à San Antonio.

Mais les trophées dont elle est la plus fière sont probablement sa médaille de bronze aux JO de Pékin avec la sélection nationale de Russie (après avoir été nationalisée en 2008) et sa médaille d’argent à l’Eurobasket de 2009. A la fin de sa carrière, déjà, l’un des plus grands coachs de WNBA, Mike Thibault l’imaginait en coach : « C’est un de ces rats des gymnases qui a appris comment marquer face à plus grande qu’elle et cela lui a servi dans sa carrière. Elle peut jouer en pick and roll comme lui, est une meilleure shooteuse que Tony Parker à ses débuts et certainement une meilleure tireuse à trois points. Elle sera un grand apport pour aider les joueurs à devenir de meilleurs shooteurs ».

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Mais on le sait, une grande carrière de joueuse ne conduit pas forcément à une grande carrière de coach. C’est en 2013, après une blessure au genou, qu’elle se tourne vers le coaching. Elle commence en s’asseyant sur le banc de Gregg Popovich pour observer, puis s’intègre petit à petit au staff et à l’équipe. En 2014, elle devient donc la première assistante-coach en NBA (à temps plein en tout cas). Popovich lui confie la Summer League 2015 à Las Vegas. Son premier match en tant que coach est une défaite … suivie de six victoires ! Les Spurs gagnent la compétition, et Greg Popovich ne tarit pas d’éloges sur l’ancienne joueuse :  « La véritable raison de sa présence était surtout d’observer nos choix de draft ou nos free-agents que nous pourrions développer afin d’intégrer l’équipe. C’était son objectif et elle a accompli un excellent travail en faisant jouer les gars comme nous le voulions (…) Je suis heureux qu’elle soit là. Je l’ai embauchée car elle a fréquenté mes sessions de travail durant un an en raison de sa blessure. Elle a des avis, et des avis solides, sur le basketball. » 

On ne sait pas si Becky Hammon deviendra coach des Bucks, ni si elle réussira à devenir la première coach de NBA. Mais elle a toutes les armes : le vécu du haut niveau, les trophées, elle a appris auprès d’un des coachs les plus respectés, elle était même sur le banc du All-Star Game avec lui. On sait qu’elle est très appréciée au sein de l’équipe des Spurs, donc on ne craint pas trop pour son relationnel avec les joueurs. Maintenant, il n’y a plus qu’à attendre qu’elle prenne ce poste, et observer. C’est peut-être l’amorce d’une petite révolution, car elle pourrait créer un effet d’émulation chez ses consœurs joueuses.

Damien Orsat

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