Les Toronto Raptors réalisent une saison magnifique, dominants leur conférence d’une griffe de maître. Leaders à l’est avec 50 victoires pour 17 défaites, les Canadiens se placent comme l’une des plus belles équipes de cette saison 2017-2018. L’horizon des séries de Playoffs se profile, il est peut-être temps pour les Raptors de franchir ce fameux cap et d’ailleurs, ce cap n’est-il pas déjà franchi ? Quelques points pour y croire. 

Et si nous les prenions une bonne fois pour tout au sérieux ? Encore faut-il qu’ils parviennent à prouver et confirmer dans les prochaines campagnes de playoffs. Sur les 4 dernières saisons régulières, Toronto s’est plutôt maintenu à un niveau régulier, sans jamais vraiment donner le sentiment de pouvoir franchir un palier. En 4 ans, les Canadiens se sont fait sortir deux fois au premier tour, ont tout de même joué une finale de conférence et l’an dernier, swipés salement par LeBron et sa bande au deuxième tour. À qui la faute ? Peut-être a un coaching inadapté, un jeu qui se reposait trop sur les deux joueurs stars de la franchise, DeRozan et Lowry. L’heure était à la prise de décision du côté des Raptors, et plutôt que d’effectuer un grand ménage de printemps et une refonte totale, ils ont préféré garder les mêmes et se réinventer. Se réinventer, c’est peut-être la clé du succès.

DeMar DeRozan

Toute grande franchise doit avoir un visage, un leader charismatique. L’arrière réalise sa saison la plus aboutie de sa carrière. Il affiche 23,7 points, 4 rebonds et 5,2 passes avec 56% de réussite au tir de moyenne. DeRozan avait besoin de prendre plus de tirs à 3 points et c’est le cas avec 2,5 tentatives de moyenne par match. Cette prise de conscience offre plus d’espace et Toronto en avait besoin.

« Quand tout le monde a confiance en vous, quand vous pouvez porter une franchise, cela vous donne une confiance supplémentaire » DeRozan à ESPN

L’article, écrit par le journaliste Zach Lowe ne manque pas de rappeler l’impact de Kobe Bryant dans les inspirations de DeRozan. La franchise place l’arrière comme le Kobe de Toronto. Les responsabilités données et les ambitions sont assez claires ainsi. Le patron des Raptors le voit comme ça.

Un système de jeu réinventé

Les Raptors se classent tout de même dans le top 5 des meilleures attaques et des meilleures défenses de la NBA. Ce n’est pas rien. À vrai dire, ils sont actuellement la 4e attaque et la 3e défense NBA au rating sur 100 possessions. Cette saison, seuls les Warriors et les Rockets font mieux. Cela en fait une équipe complète, plus proche des équipes de l’ouest que celles de l’est. Terminé les utilisations abusives d’isolations et bonjour à la circulation de la balle ainsi que les tentatives lointaines. L’équipe fait ressortir les notions de partage et de confiance qui règnent au sein de la franchise.

« J’ai eu des problèmes, mais ici, si vous perdez la balle ou si vous commettez une faute, les joueurs vous passent toujours la balle. Les coachs vous encouragent toujours. » – Serge Ibaka

« Cette attaque m’a rendue la vie plus belle » – Jonas Valenciunas

D’ailleurs, le pivot est bien mieux utilisé et a un vrai impact sur le jeu des Raptors cette saison. Son utilisation a toujours été source de débats et des rumeurs de trade existaient à son sujet. Le nouveau système de Toronto concerne tous les joueurs et leur offre plus de responsabilités. Les Torontois sont devenus la 7e équipe de la ligue en passe décisive avec 23,8 par match. Quand l’attaque n’est pas au rendez-vous et ça arrive parfois, l’équipe se repose sur des systèmes défensifs solides.

Le Banc

Il y a tout d’abord la révélation Fred VanVleet, très bon défenseur et plutôt bon shooter. Personne n’avait vu venir ce joueur intelligent qui apporte toujours un élan de puissance depuis le banc. Il tourne à 8,3 points, 2,5 rebonds et 3,1 passes à quasiment 40 % de réussite à 3 points. VanVleet s’est vu offrir le back up Lowry et quand l’équipe a besoin de mieux défendre, c’est à lui qu’elle fait appel. Son impact dans la victoire face aux Rockets a été remarquable, notamment sur les défenses sur pick and roll.

Le banc est performant et c’est souvent qu’il permet aux titulaires de souffler en fin de rencontre. Siakam apporte du haut de ces 7 points de moyenne et 4,6 rebonds. Avec l’éclosion de VanVleet, le fait qu’il devienne un joueur bien plus complet et l’acquisition de C.J Miles, les Raptors Canadiens ont pu se rendre plus dangereux derrière la ligne.

Et maintenant ?

Ils ont clairement dépoussiéré leur manière d’aborder les matchs et surtout de les jouer. Le changement est quand même radical, il faut bien l’admettre. Ils ont réussi à réinventer leur jeu en conservant une majeure partie de leur roster. Lowry et DeRozan sont moins prévisibles, ils ne sont plus les seuls sur lesquels l’attention se porte. Et si c’était la bonne année pour ces Canadiens. C’est vrai, les Cavs sont à la ramasse, ils n’arrivent pas à trouver le bon équilibre et les Celtics, toujours sérieux de par leur coaching et leur jeu collectif, sont quand même affaiblis par des blessures et l’absence importante de Gordon Hayward. Une chose est certaine, cette année sonne un peu les cloches de la dernière chance de devenir légitime pour Toronto. Mais les Playoffs, c’est une autre histoire, un autre monde. Le coaching de Dwayne Casey sera à surveiller dans ces périodes de séries. Les Raptors vont-ils encore tomber face à celui qui les a tant fait cauchemarder, le méchant LeBron ? Tout le Canada en rêve !

Pensez-vous que les Raptors vont d’accéder à la finale NBA ?

Alain Cucchi

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