Russell Westbrook n’aura eu besoin que de 22 minutes pour capter ses 16 rebonds et devenir le premier joueur de l’histoire de la NBA à terminer deux saisons de suite en triple-double de moyenne. Un exploit historique qui le place comme unique joueur à rentrer dans ce club. Personne ne l’avait fait auparavant, pas même le roi du triple-double himself, monsieur Oscar Robertson. Retour sur cet exploit complètement dingue. 

Forcément, quand Westbrook s’empare du record de triple-double (42) détenu par Oscar Robertson (41) la saison dernière tout en terminant en TD de moyenne, la planète basket est en ébullition et ne peut que féliciter le meneur du Thunder pour cette prouesse légendaire. Quatrième all-time dans le classement du nombre de triple-double en carrière avec 104 unités, RW marche sur les traces des plus grands et peut même imaginer l’impensable… battre un autre record d’Oscar Robertson (181 TD en carrière) qu’on pensait impossible à atteindre.

Quand Russell Westbrook banalise le triple-double

Pourtant, lorsque Paul George et Carmelo Anthony font leur arrivée à Oklahoma City on se dit qu’il est improbable pour le marsupilami de réitérer ce genre de performance. Les deux nouveaux coéquipiers ont l’habitude d’avoir le ballon entre les mains et il sera difficile de partager le cuir entre les trois bonhommes. La logique veut donc que Russell Westbrook lâche la gonfle au détriment de ses coéquipiers qui ne sont simplement pas venus le regarder. L’adaptation fût compliquée au début, habitué aux exploits individuels, RW a dû mal à trouver sa place et le jeu qu’il propose ne lui ressemble pas. PG13 et Melo décident alors de faire une mini réunion de crise pour expliquer à leur meneur que c’est bien à eux de s’adapter à lui et non le contraire.

Abracadabra, quelques jours plus tard, Brodie retrouve ses propriétés naturelles et la machine est enfin lancée dans l’Oklahoma. Les triple-doubles s’enchaînent comme des perles et le Russell Westbrook que l’on connaît est ressuscité. Après le All Star Game, il tourne à 25,4 points, 9,4 rebonds et 10,4 passes décisives de moyenne. A cette période, il ne lui reste donc que 23 matchs pour continuer à être aux alentours des 9 passes décisives et 11,6 rebonds de moyenne s’il veut réussir à terminer sa saison en triple-double de moyenne pour la deuxième fois consécutive. Si les passes n’allaient pas être un problème, les rebonds, eux, étaient la partie la plus compliquée de l’iceberg. Mais le mot « impossible » n’apparaît pas dans le vocabulaire de Russell Westbrook qui va une fois de plus défier les lois de la nature et rendre l’impossible possible en terminant sa campagne 2017-2018 en triple-double de moyenne pour la deuxième fois de suite. 

Après cette victoire face à Memphis, les compliments au sujet du meneur pleuvaient comme une pluie tropical et c’est Billy Donovan qui s’est prêté en premier au jeu.

« Je pense que cela reflète sa grandeur en tant que joueur, le fait qu’il puisse influer le jeu de différentes façons. » explique Billy Donovan dans les colonnes d’ESPN.  « C’est incroyable de pouvoir le faire pendant deux saisons consécutives. Le plus fou, c’est que même s’il n’avait pas obtenu les 16 rebonds, le fait qu’il soit encore si proche pour la deuxième fois était déjà incroyable pour moi. »

En effet, au fil du temps, Russell Westbrook a réussi à banaliser le triple-double faisant de ce haut fait une « simple performance » mais ce que Nick Collison retient le plus de son plus fidèle coéquipier, outre les statistiques, c’est à quel point il est capable de mener une équipe vers la victoire qu’importe les difficultés qui se trouvent sur son chemin.

« Les choses qu’il fait sont incroyables, je ne suis pas trop pour les statistiques même si elles sont extraordinaires. Mais je l’ai vu mettre sur son dos une organisation et la mener à travers une période difficile. La façon dont il est capable de se présenter tous les soirs, de produire et de diriger l’équipe, ça a vraiment été amusant. »

Car on l’oublie souvent, Russell Westbrook n’est pas qu’une machine à statistiques mais bel et bien un leader capable de braver les éléments pour sa franchise.

Jugé coupable de gonfler ses statistiques 

Malheureusement, dans toutes les belles histoires il y’a un mais. Un « mais » de grande envergure car si certains coachs ou joueurs soutiennent à bras le corps Russell Westbrook, d’autres le jugent coupable d’être égoïste et de faire passer ses statistiques en premier blanc bien avant le collectif et le bilan de l’équipe. Agacé par ce récit qui s’est construit sur son égoïsme, l’intéressé s’est directement défendu avant le match face aux Grizzlies.

« Je suis fatigué d’entendre le même vieux refrain sur le fait que je vole des rebonds. Je suis fier de ce que je fais, je rentre, je joue et je récupère la balle plus vite que quiconque. Si vous ne voulez pas du ballon, j’irais le chercher. C’est aussi simple que ça. »

La vitesse a toujours été une chose primordiale dans le plan d’attaque du Thunder et utiliser les capacités de Westbrook au rebond permet de relancer l’attaque plus rapidement et d’offrir des points faciles en transition. Un plan de jeu très critiqué et peu apprécié pour beaucoup de spectateurs mais qui a le mérite de fonctionner.

En attendant « Il faut rendre à César ce qu’est à César » –  car oui, Russell Westbrook vient tout juste d’écrire à la plume l’histoire de la NBA.

La question : Le record suprême d’Oscar Robertson à la porté de Russell Westbrook ?

Jordan Zabatta

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