Pour honorer l’immense carrière de Kobe Bryant sous le maillot des Lakers, la franchise de Los Angeles va retirer les deux numéros qu’il a portés sous la tunique pourpre et or, le 8 et le 24. Une première dans l’histoire de la NBA.

Fraichement débarqué du lycée et alors qu’il n’a pas encore 18 ans, Kobe est choisi en 13ème position de la Draft 1996 par les Charlotte Hornets puis est envoyé dans la foulée aux Los Angeles Lakers en échange de Vlade Divac. Les deux numéros qu’il a portés au lycée étant indisponibles (le 24 pris par George McCloud et le 33 retiré pour Kareem-Abdul Jabbar), le tout jeune Bryant prend le 8, une manière de rendre hommage à son père, Joe, qui avait ce numéro du côté de l’Italie. Forcément un peu tendre lors de sa première saison, Kobe éprouve des difficultés. Dans le money time du Game 5 du deuxième tour de Playoffs face au Jazz, il envoie quatre air-balls. Shaquille O’Neal préfère quant à lui retenir une chose : « seul Kobe avait assez de courage pour prendre ces tirs ». Et son coéquipier avait vu juste : l’état d’esprit de compétiteur hors-pair de Kobe se confirme dès sa saison sophomore où il devient le plus jeune titulaire de l’histoire du All-Star Game. Mais c’est à partir de la saison 1999-00 qu’il devient une véritable superstar. Sa coupe afro, ses qualités athlétiques phénoménales et sa panoplie offensive font des ravages. Il forme un one-two punch légendaire avec le Shaq et réalise le three-peat entre 2000 à 2002. Il n’a même pas 24 ans et déjà 3 bagues. Mais suite à la défaite en finales NBA 2004 contre Detroit, O’Neal part à Miami. Orphelin, le numéro 8 va alors devenir un soliste magnifique. Le 22 janvier 2006, il inscrit 81 points à Toronto, la deuxième meilleure performance de l’histoire derrière les 100 points de l’intouchable Wilt Chamberlain. Il conclue d’ailleurs cette saison-là avec une moyenne de plus de 35 points par match (!) et bat le record de franchise du nombre de points inscrits sur une saison.

En 2006, son passage au numéro 24 marque un changement de direction dans la carrière de Kobe Bryant, qui va devenir le Black Mamba. Durant la saison 2006-07, il devient le seul joueur avec Chamberlain à marquer au moins 50 points lors de quatre rencontres consécutives et finit meilleur scoreur de la Ligue (31,6 points par match) pour la deuxième fois consécutive. Mais ses Lakers sont logiquement éliminés par les Suns au premier tour. La vraie bifurcation intervient à partir de la saison suivante. Fini les exploits individuels sans vraie réussite collective. Terminé le temps des saisons individuelles exceptionnelles sans belle campagne de Playoffs. En 2007-08, il remporte le titre de MVP pour la seule fois de sa carrière, et mène les siens jusqu’en Finales NBA, bien aidé par l’arrivée de Pau Gasol. Malheureusement, les Lakers s’inclinent face au Big Three des Celtics. Mais ce n’est que partie remise. En leader enfin accompli, il ramène ses hommes en Finales l’année suivante et terrasse le Magic d’Orlando de Dwight Howard. En 2010, il réalise le back-to-back en prenant sa revanche face aux Celtics, au terme d’une série dantesque disputée en sept manches. A chaque fois, Kobe est évidemment nommé MVP des Finales. S’il était le lieutenant de Shaq au début des années 2000, il est sur le toit du monde en 2010. Sur le déclin par la suite, il reste All-Star tous les ans et rentre toujours plus dans l’histoire en devenant le troisième meilleur marqueur All-Time de NBA, juste devant Michael Jordan, son modèle. Pour son dernier match, Kobe Bryant claque 60 points et arrache la victoire dans les derniers instants face au Jazz. Une sortie à son image : surréaliste, étincelante et victorieuse. Magic Johnson lui-même déclare que Kobe est le meilleur Laker de l’histoire, devant lui-même et Kareem Abdul-Jabbar entre autres. Si ça peut en faire bondir certains, ça classe un bonhomme. Kobe Bryant aura donc deux maillots accrochés au plafond du Staples Center, et ça ne pouvait en être autrement.

Quel Kobe vous a le plus marqué : le 8 ou le 24 ?

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