Dans un peu plus d’un mois, la saison régulière va rendre son verdict. Le temps donc de dresser les premiers bilans. Les rookies se sont démarqués cette saison, proposant un basket bourré de promesses d’avenir. 

Parmi les classes rookies les plus talentueuses de l’histoire, on note celles de 84-85, 96-97 ou encore 2003-04. Ces cuvées ont donné au moins 7 all-stars chacune sans oublier les champions NBA qu’elles nous ont offerts. La classe 84 accueille même un certain Michael Jordan devenu le plus grand joueur de l’histoire ainsi que la légende Hakeem Olajuwon. Plus récemment, LeBron James, ambassadeur de la NBA actuelle sort de la draft 2003.

Après la cuvée 2016 dramatique, celle de 2017 nous donne de quoi nous réjouir. Petit tour d’horizon des joueurs les plus en vue, un peu comme si nous devions constituer un 5 majeur.

Lonzo Ball : Les observateurs et tous les fans des Lakers attendaient celui qui incarne le renouveau de l’équipe mythique de Los Angeles. Drafté en seconde position, sa première partie de saison s’est avérée un peu décevante. Le rookie a longtemps été perçu comme détaché de sa franchise avec une adresse extérieure catastrophique. Les stats du joueur n’étaient donc pas à la hauteur d’un second tour de draft. Depuis un mois, tout va mieux pour lui. Il s’est vite imposé comme l’un des meilleurs passeurs de la NBA et participe activement à la bonne forme actuelle des Lakers. Il tourne à 10,4 points dont 37% au tir et 33,6 % de loin, 7,1 rebonds et 7,1 passes décisives. Les fans des Lakers ont sans doute eu raison de s’armer de patience pour leur padawan.

Donovan Mitchell : La franchise d’Utah a eu énormément de flair pour sentir le talent incroyable de Mitchell. Le rookie du Jazz s’est petit à petit imposé comme la première option d’Utah. Il a également marqué son année de deux matchs à 40 et 41 points. Les statistiques du jeune joueur sont incroyables pour une première année, actuellement à 19,8 points (43,8 % au tir, 34,7 % à 3 points), 3,6 rebonds et 3,4 passes décisives. En plus d’être un atout offensif plein de talent, le joueur à la tête sur les épaules et comptes bien poursuivre son apprentissage. Il est aussi le vainqueur du dernier Slam Dunk Contest.

Jayson Tatum : Les Celtics ont probablement pensé au pire avec la blessure de Gordon Hayward dans le tout premier match de la saison. Pourtant, la saison des verts est excellente et le jeune joueur Tatum s’est révélé être un titulaire indiscutable dans la rotation de Brad Stevens. Il pourrait même rejoindre Larry Bird, légende de la franchise en étant aligné sur les 82 matchs. L’ailier affiche une ligne de stat tout à fait sérieuse à 13,2 points, 5 rebonds et 1,4 passe. Et pour ne rien gâcher, c’est un joueur très adroit. Cette saison, il shoot à 47,3 % au tir et 43,5 % du parking. D’ailleurs, Tatum vient tout juste de faire son entrée parmi les trois meilleurs shooteurs rookies à 3 points de la franchise verte.

Kyle Kuzma : C’est la grosse surprise de cette année chez les Lakers et tous les passionnés de la balle orange. Kuz’ s’impose comme un élément important dans le futur des Lakers. L’ailier fort en est à 15,3 pts et 5,9 rebs de moyenne. Il se classe comme le deuxième meilleur marqueur des Lakers cette saison et parmi les meilleurs scorer rookies de la ligue. L’arrêt récent de Brandon Ingram pour une semaine, qui lui aussi progresse à vive allure, va lui permettre de regoûter un peu au starting five. Avec Lonzo Ball, l’avenir des Lakers est entre de bonnes mains. Il ne manque plus qu’une star ou deux pour encadrer cette jeunesse dorée et leur permettre de franchir un palier.

Lauri Markkannen : Alors qu’on annonçait la saison des Bulls longue et sans intérêt, une éclaircie est venue rendre un peu plus radieux l’avenir des taureaux. Après s’être fait remarquer à l’Euro de basket, le Finlandais Markkanen réussit une saison pleine dans l’Illinois. 14,8 points, 7,6 rebonds et 1,4 passe en moyenne cette année pour l’ailier fort de Chicago. Son arme : le shoot à 3 pts, bien utile dans une ère où le spacing et le shoot de loin sont nécessaires pour briller en NBA.

Puis, entre tous ces formidables jeunes joueurs, apparaissent d’autres rookies tout aussi talentueux. Dennis Smith Jr réalise une bonne saison dans une équipe des Mavericks qui ne jouent rien. Pour autant, Dennis Smith tourne lui aussi à 15 points et quasiment 4 rebonds et 4 passes. Notre frenchie Frank Ntilikina réalise lui aussi une année d’apprentissage intéressante du côté de Big Apple, saison gratifiée par une sélection au Rising Star de la dernière édition du All Star Weekend. Avec la blessure du Letton Porzingis, on espère le voir grappiller des minutes et taper plus de 20 points dans cette fin d’année. On note forcément une petite déception pour Markelle Fultz, n°1 de draft, que l’on n’aura pas vu de la saison. Des nouvelles rassurantes le concernent, il commencerait à retrouver des sensations et une mécanique de tir intéressante. Espérons le voir fouler les parquets NBA rapidement.

Justement, puisque la saison régulière va bientôt laisser place aux Playoffs, il est temps de penser aux trophées qui récompensent les artistes du basketball. Nul doute que la bataille pour le rookie de l’année va concerner Ben Simmons (cuvée 2016-17) et Donovan Mitchell. Ben Simmons rayonne cette saison à un poste de meneur que personne n’avait vu venir. 16,5 points, 7,7 rebonds et 7,6 passes décisives de moyenne cette saison. Il est monstrueux et incarne le « process » des 76ers avec son adjoint Joël Embiid. Son style de jeu fait évidemment penser à LeBron James, très complet et athlétique, toute proportion gardée. Jayson Tatum a pu à un moment faire douter les deux candidats, mais ils sont trop forts. À noter que les 76ers sont actuellement 6e à l’est et se battent pour une place en Playoffs. Le Jazz affiche quant à lui un bilan de 34-30 pour une 10e place à l’ouest, c’est moins bien forcément, mais Mitchell et les siens peuvent continuer de nourrir des espoirs de qualifications. Markkanen n’est pas assez fort en stat et les Bulls ont un bilan trop défavorable pour qu’il puisse espérer quelque chose. Pour finir, leur première année est superbe, mais c’est leurs futurs dans la ligue qui déterminera quantitativement et qualitativement la place de cette cuvée 2018 dans l’histoire.

La question : selon vous, où se situe cette cuvée 2018 dans l’histoire de la NBA ?

Alain Cucchi

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